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Cher animal
Dessins Séverine Bérard - Préface Eric Baratay
EditeurLa rumeur libre
CollectionSkià
Date de parution06/2019
ISBN/code barre978-2-35577-180-4
Format (mm)141 x 192
ReliureCahiers cousus, couverture avec rabats
Nombre de pages112
Poids146 g
Illustration25 dessins originaux de Séverine Berard
Postface Éric Baratay
Postface Éric Baratay
(Éric Baratay, extrait de la postface)
Albane Gellé exprime, à sa manière, tout en littérature, un souhait croissant en Occident: passer sur le versant animal des choses, aller du côté des animaux, s’en approcher au mieux pour mieux les saisir, les ressentir, les vivre, avec empathie et générosité. Elle proclame aussi la conscience nouvelle de vies animales, non pas inférieures, bestiales, bêtement instinctives, comme on l’a longtemps affirmé pour préserver des intérêts humains bien pesés, mais différentes, diverses, riches, étonnantes, même exceptionnelles puisqu’il ne s’en trouve pas ailleurs.
(extrait)
Cher colibri,
Les fleurs ont tes couleurs, tu fais l’abeille. On t’appelle oiseau-mouche,
à te confondre avec un papillon, tu as pourtant tellement de plumes.
À toi le roi des prouesses aériennes on ne va pas t’apprendre les vols
de plongée, en piqué, les survols d’hélicoptère, les danses de pendule,
tu vas si vite. Combien de battements d’ailes en une seule seconde, je
ne sais plus compter. Bel acrobate du ciel, voltigeur solitaire, toi aussi
tu tiens debout dans l’air qui vibre et qui te porte.
S’il fait trop froid, tu meurs presque, et puis tu ressuscites. À quel
moment exactement pendant les jours qui rallongent, décides-tu de
partir pour un voyage plus grand que toi, plus grand que moi. Tu tiens
le coup.
En véritable couturier tu tisses tes nids avec des fils d’araignée, bec
dans des toiles meurtrières, travail d’orfèvre pour accueillir un œuf ou
deux, grands comme des billes. Nos yeux ouverts ne verront pas tes
bébés partir se débrouiller tout seuls.
Ton cœur est-il tellement gros qu’on a inventé pour toi une légende. Je
te promets, moi aussi, j’essaie de transporter de l’eau pour éteindre les
incendies, le temps de vivre ici-bas.