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Les Entrelacs (Leprince-Ringuet Grégoire)
Les Entrelacs (Leprince-Ringuet Grégoire)

Leprince-Ringuet Grégoire

Les Entrelacs

Préface de William Marx

EditeurLa rumeur libre

CollectionPlupart du temps

Date de parution04/2024

ISBN/code barre978-2-35577-328-0

Format (mm)141x192

ReliureBroché, couverture avec rabats

Nombre de pages98

Poids123 g

Prix 19,00 €
Feuilleter

Poèmes en vers réguliers et rimés, d'inspiration valéryenne et baudelairienne, aux thèmes variés, tels que le réenchantement du monde, la perte de l'enfance, les spectacles de la nature, le fardeau de la conscience, ou l'amour vainqueur...

(extraits de la Préface de William Marx)

Pourquoi le vers libre devrait-il nécessairement succéder à l’alexandrin ? Où est le progrès ? La logique interne de ce développement ? L’alexandrin a pour lui l’efficacité, l’euphonie, le retour du régulier, l’impression dans la mémoire. Le vers libre paraît bien fruste à côté, chant inculte, encore en friche.Grégoire Leprince-Ringuet a fait ce choix révolutionnaire d’une mys­tique de la forme. Composer aujourd’hui des alexandrins, des octosyllabes et des son­nets ne saurait avoir le même sens qu’autrefois. C’est un monde nouveau qui se met en branle sous les auspices de Baudelaire et de Valéry, dont le souvenir hante chaque rime, chaque détour de quintil.

Là où le jeune poète se fait le plus original, le plus émouvant aussi, c’est dans l’attention à la nature et à l’enfance entrelacées, comme à ces êtres fragiles qu’on voit grandir auprès de soi sans oser les toucher: le coquelicot, le mimosa, une branche qui tombe en automne, la première bourrasque de l’hiver, l’enfant qui fait ses premiers pas et en qui l’humanité s’approfondit comme une ombre, l’instant gracieux de la cueillette des mûres, l’angoisse de grandir qui insidieusement vous saisit dans les grandes maisons de famille à la campagne...

Mais il ne s’agit pas seulement d’aligner de belles paroles. Une pensée est là, qui ne déteste pas les abstractions de la métaphysique:

Je n’ai pas de corps, j’en suis un. [...] / Cette machine est ma substance. / Mécanique sans connaissance, / Serais-je ton enchantement ?

C’est dans la pensée que réside la plus haute dignité humaine, et la poésie n’a pas à être étrangère à cette dignité de la pensée : telle était la conviction de Valéry. C’est aussi celle, ô combien plus audacieuse aujourd’hui, de Grégoire Leprince-Ringuet. On connaissait le comédien plein de charme. Voici le poète plein de Charmes, qui a choisi son camp, celui de la beauté apollinienne et de l’intelligence, convaincu à juste titre que le concept et la conceptualité ne sont pas étrangers à la poésie, ni même à l’émotion poétique, s’offrant ici à pleines brassées.

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