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Isabelle Pinçon
Née en Algérie en 1959, a habité LYON jusqu’en 2000, vit aujourd’hui à Nantes, à proximité de l’océan. Psychologue et psychanalyste par le rêve éveillé. Prix Kowalski de la ville de Lyon en 1994 pour « Emmanuelle vit dans les plans », son premier texte de poésie. Invitation à des lectures publiques en France et à l’étranger (Suisse, Indonésie, Algérie, Canada…), notamment dans le cadre du Printemps des poètes. Participation à de nombreuses revues de poésie dont Verso, Décharge, N47, Aka, Triages… et anthologies (Prétexte Éditeur, Tarabuste…).
Isabelle Pinçon publie son premier livre de poésie en 1994 puis continue son chemin avec des textes traversés par l’énigme qui combine l’humain et sa parole, le mystère fécond entre les deux, avec le souci de donner corps au mot et de donner mot au corps, dans ce va-et-vient entre maintenant et toujours, avec la volonté de faire tourner la manivelle de la vie.
Isabelle Pinçon aime creuser la langue par la voix, par l’espace, dans le rire, dans l’émoi, aime marcher sur la crête du sens, aime conduire les phrases ailleurs que dans la page, vers l’oreille du monde, la musique, la voix chantée… Prendre la parole par les mots écrits, des mots adressés à un autre, si souvent homme, celui aimé détesté retrouvé manqué quitté transporté… des mots dans lesquels elle fait entrer ce qui peut faire du bien, loin du lyrique et dans la traversée de tous les états du moi.
Arrivée en poésie comme déchirer la poche miroitante des eaux, recouvrer la vue, libérer les poumons, pourtant difficulté d’apprentissage de la lecture à six ans, moins de la moyenne en rédaction au collège, chasse aux fautes d’orthographe et lieux communs « dimanche nous avons dégusté un met succulent », seulement lire les textes obligatoires à l’école mais il y a un mais, m’ont marquée à « l’encre » rouge Kafka et sa métamorphose énigmatique, aussi la personne incroyablement déterminée d’Antigone chez Anouilh, Flaubert qui nous donne Madame Bovary pour sa liberté relative et le monde miséreux et touchant de Zola, décision folle et sans appel à 15 ans que l’écriture sera ma matière, pas de réaction de l’entourage familial qui oublie aussitôt cette révélation soudaine, longue période de latence avec après chaque naissance d’un enfant, l’émergence d’une écriture romanesque inaboutie, puis le jour d’après la naissance de mon troisième enfant, c’est arrivé, enfin, cette chose qui vous rassemble quand elle advient, ce long fil mouvementé de l’écriture qui pique ses banderilles dans la feuille blanche, baragouine la vie, susurre des énormités, démonte les horloges, orchestre le vide, transforme le quotidien, traverse les états du moi, sans personne pour vous interdire sinon la langue qui se plie plus ou moins à vos débordements, qui grince s’ébroue ou se contorsionne, vous laisse cependant profiter des mots du dictionnaire, goûter, tremper, se vautrer, triturer les règles de grammaire et escalader la temporalité, parfois retors parfois docile la langue, et devant seulement l’attention patiente de l’écran plat qui diffuse son petit bruit de soufflerie et sa lumière bleutée, jusqu’à l’apparition secrète derrière l’épaisseur du monde de celui qui tend son regard et sa voix.
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Ouvrages de Isabelle Pinçon
Bibliographie
Publications
– trois cent soixante cinq petits mots pour blandine, La Bolée d'art, 2013 ;
– On passe à quelque chose, Gros Textes, 2012 ;
– Te dire que je ne me marie plus suivi de Celui qui était dans le lit, Gros Textes, 2012 ;
– Je suis abstrait, Van Gogh, Le bruit des autres, 2008 ;
– Lhommequicompte, Cheyne, 2006 ;
– Vous non pas, Le bruit des autres, 2004 ;
– Zouve, Le bruit des autres, 2004 ;
– Ut, Le Dé Bleu, 2001 ;
– Je vous remercie merci, Le bruit des autres, 1999 ;
– On passe à autre chose, L’escalier de poche, 1997 ;
– Mort et vif, Le Dé Bleu, 1996 ;
– Au village, VR/SO, 1995 ;
– C’est curieux, Cheyne, 1995, rééd. 2006 ;
– Emmanuelle vit dans les plans, Cheyne, 1994, prix Kowalski de poésie de la Ville de Lyon ;
Spectacles vivants
– « Chambre zérosix » mis en scène par Stéphane Raveyre à Saint Etienne en 2011 (compagnie La réserve) dans le cadre de la Fête du livre ;
– « Celui qui était dans le lit », texte mis en scène au Lieu Unique (scène nationale) à Nantes dans le cadre de Chantiers d’artistes en octobre 2008 (avec Stéphane Raveyre, Michèle Riesenmey, Caroline Michel) ;
– « C’est curieux », mis en scène à Lyon par la compagnie Là Hors De (Nathalie Veuillet) en 1996 ; joué par Philippe Morier-Genoud et Jean-Michel Bossini (piano) à « Lecture sous l’arbre » à Cheyne en août 2006 et à la Comédie de Clermont-Ferrand en mars 2007 ;
– « Encore plus demain » (à partir de textes extraits de trois recueils édités au Bruit des autres), mise en scène Arno Chéron, comédienne Caroline Michel, joué dans le Limousin en novembre 2005, reprise en 2007 à Limoges (théâtre de La Passerelle) et Alger (Centre Culturel Français) ;
– Lecture à deux voix (parlée, chantée) d’après des extraits de « Vous non pas » avec Christine Bertocchi, chanteuse lyrique qui a donné lieu à un spectacle joué à Nantes (Pannonica 2004), Rezé (2004 La boîte noire), Nanterre (université 2005)
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