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Affleure l'abîme (Sylvie Brès)

Brès Sylvie

Affleure l'abîme

poésie

EditeurLa rumeur libre

CollectionPlupart du temps

Date de parution04/2009

ISBN/code barre978-2-35577-008-1

Format (mm)121 x 182

ReliureDos carré collé, cahiers cousus

Nombre de pages64

Poids75 g

Price £ 10.00
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(extrait)

Je heurte souvent…
 Je titube, je fracasse, je me prends les
 pieds dans le tapis du réel.
 Je heurte… Personne ne répond. J’ai la
 langue perdue, pendante, elle embrouille mon
 avancée, entrave mon pas. J’ai la
 démarche hésitante d’une qui bégaie et se
 tait. Je heurte… et les mots jacassent
 et se brisent, je heurte et vocifère et la
 voix s’éteint et s’étreint, les paroles
 diffusent et se fondent… Où retrouver
 le heurt sonore qui fait rythme et envol ?

(extrait)

Où est le chemin ? Je n’ai vu que les pierres !
 Où est le paysage ? Je n’ai vu que l’abîme
 Du chemin, je ne saurais dire, qu’en y rampant,
 mue de printemps, vieille peau de serpent.
 Je ne saurais capturer que l’aile éployée d’un
 regard, je ne saurais saisir que le chant des nuages.
 Du chemin, je n’ai rien à en dire, ou cela me
 mènerait tellement loin, que je refuse !
 Aller aux franges ? Aux lisières ?
 Du chemin, la torture des ceps, le garde-à-vous
 des piquets. Du chemin, le harcèlement de
 l’éphémère
 Du chemin, l’expérience de l’aguet
 l’espérance du regret
 Du chemin, je n’aimerais que le goût âpre de
 la sueur, mais il faudrait se donner le temps
 laborieux de la montée, les heures chaudes
 ensommeillées ; l’effort comme art de vivre.
 Du chemin je n’aimerais que le retour,
 l’éternel
 Du chemin, je ne garderais que la tentation

Dans l’herbe haute, l’herbe rase
 en rase campagne, en la battant
 par vêpres et tumultes
 par contre et revers
 n’est-il pas temps que je vienne ?

N’est-il pas temps que je vienne
 sur la crête de l’idée
 dans le ressassement et ressac
 en vrac et déroute
 par éclats et ruptures

Grand temps que je
 temps haï, temps chevauche
 tant aimé, tant bégayé
 temps de tordre le cou
 aux tempêtes, sans tambour ni trompette !

Qu’advienne le temps
 Que je…
 Grand temps de marées,
 de menstrues,
 de virées,
 d’amarres et
 de rades,
 de constellations
 et de révolutions !

Qu’advienne le Je
 car il est grande venaison,
 grande moisson
 car il est temps de se taire
 plus que de raison,
 terrassée par la saison du doute,
 saison d’oraison, saison d’émasculation
 mais aussi de germination
 cette saison imminente, la saison
 stupéfiante
 Je viendrai ?
 Qui m’appelle ?
 Car n’est-il pas temps d’être appelée ?

Press book

Un grand flux originaire et musical

Monique Domergue

Lettre à l'auteur du 1er avril 2009

L’émotion naît de ce grand flux originaire et musical qui traverse le texte. Cavalcade de sonorités, foisonnement d’images, accouplements de mots étranges, réminiscence de mythes … texte simple pourtant, tout entier requis pour dire par quel miracle d’amour et de vie on échappe au désespoir, quand on accepte de poser les armes et que l’un à l’autre paraît-nu enfin. Embrasser alors une joie naïve, un humour léger, sans craindre. Joie d’enfant qui s’abandonne au sommeil ou se livre à l’éveil. C’est bien d’une aube dont il s’agit, là même où affleure l’abîme.

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La proximité du don et du corps

Joël Clerget, écrivain et psychanalyste

Lettre à l’auteur, 25 avril 2009

J’aime vraiment la forte simplicité de votre écriture, la densité veloutée de votre style, la proximité du don et du corps, comme la lettre, en ses éléments les plus organiques. J’aime aussi la bonté d’âme et de cœur qui palpite dans vos lignes, ainsi que de multiples formulations à l’accouplement des vocables.

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Un acte de lucidité

Yves Bonnefoy

Lettre à l’auteur, 6 janvier 2010

Je vous remercie de votre envoi-de cette belle méditation sur la vie, à laquelle vous savez donner un sens, par votre parole. Je suis très sensible à cet acte de lucidité, de courage, de foi, et forme des vœux pour vous et ce travail de poésie que vous menez et allez mener encore.

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La justesse d'une écriture

Zéno Bianu, poète, traducteur

Lettre à l’auteur du 9 septembre 2009

J’ai été (……) impressionné par la grande justesse de votre écriture. On y entend une voix, un univers qui fait danser ensemble la langue et la vie. Cela vient de loin, très loin, et c’est en même temps restitué avec une éblouissante légèreté…Merci.

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Jusqu'au plein silence de la voix

Patrick Laupin

Dédicace à l'auteur

Mon souhait est que tu adoucisses jusqu’au plein silence de ta voix, et tes ellipses et tes élans, ce grand cercle magique de tendresse visité par le génie de ta syntaxe. Ce sera un Livre de toi et de ton écriture que j’admire.

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