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Aux lueurs de l'aurore
EditeurLa rumeur libre
CollectionUn poète, un livre
Date de parution11/2024
ISBN/code barre978-2-35577-375-4
Format (mm)140 x 205
ReliureBroché
Nombre de pages80
Poids110 g
Par petites touches à la croisée des genres, entre poème en prose et fragment poétique. Joël Roussiez dévoile des « paysages », visuels et sonores, en conservant presque toujours une grande économie de moyens. L’émotion qui en naît nous dit beaucoup sans rien affirmer. Une poésie de l'existence sensible qui traduit l'étrangeté du monde.
Où mènent les proses de Joël Roussiez ? Il est utile de considérer que son univers littéraire s’apparente davantage aux traditions de l’Europe alpine qu’à la tradition française ou latine. Joël Roussiez s’inscrit dans les courants modernistes par un effacement du sujet et une indétermination des choses et des événements. Son esthétique par ailleurs s’appuie sur une syntaxe plutôt longue, attentive à l’élégance autant qu’à la précision, un phrasé propre à suivre le mouvement de l’existence – sensible aux invitations du dehors. C’est une poétique sensuelle plus que réaliste qui se dessine ainsi… aussi loin des tendances naturalistes que de celles de l’actualisme. S’y profilent des mondes presque flottants, détachés en tous cas des contingences, mais mélodieux comme des chansons à la fois tristes et gaies.
Extrait d'un échange avec Pascal Commère
Je ne connaissais pas cette collection qui se signale aussitôt par le graphisme de la couverture aussi bien que par l'entretien qui clôt l'ensemble. /...tes réponses éclairent notre lecture, l'enrichissent aussi, la nuancent, dans la mesure où - comme je l'ai fait moi-même - on lit l'entretien après les textes, ce qui est assez naturel puisqu'il se trouve après.
Il semblerait que la collection se réclame de la poésie. Néanmoins, je ne lis pas Aux lueurs de l'aurore comme des poèmes, malgré leur format qui les apparente à des poèmes en prose c'est vrai. D'ailleurs, tu ne sembles pas toi-même les avoir écrits comme tels, refusant toute implication pour demeurer en dehors du texte, hors de toute position qui serait celle d'un guetteur et sans convoquer nullement cette part sensible, je ne sais trop comment l'appeler, qui "fait" la poésie, du moins comme je l'entends et telle qu'on peut la lire dans - pour rester dans les textes courts - Les chasseurs d'Hardellet, par exemple. Je verrais plutôt une sorte de croquis, dignes d'un peintre notamment, mais qui, par la rigueur de l'écriture (la précision du trait, la richesse du relevé) en même temps que par cette sorte de contrainte que tu t'imposes (lecture quotidienne de l'instant si particulier qu'est l'aurore), constituent une sorte de performance, tentative d'épuisement sinon d'un lieu, encore que, d'un instant, celui où le monde se met en place. Et cela dépasse la seule peinture de la chose vue. Le texte prend vie en soi, l'instant s'éclaire. Quelque chose a lieu.
En revanche, les textes de Sur un fleuve sans rive méritent sans nul doute l'appellation de poèmes. Le Je dit assez ton implication, du moins qu'une voix nous parle, qu'elle soit tienne ou celle du poème. Et j'avoue que cette voix ne me laisse pas indifférent, pas plus que la méditation dont elle sourd. Un bel ensemble assurément.