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Chère Marielle (Françoise Rey)

Rey Françoise

Chère Marielle

roman

EditeurLa rumeur libre

CollectionLa Bibliothèque

Date de parution11/2010

ISBN/code barre978-2-35577-014-2

Format (mm)141 x 192

ReliureDos carré collé, cahiers cousus

Nombre de pages288

Poids347 g

Prix 19,00 €
Feuilleter

L’auteur, Françoise Rey, est très connu pour ses livres érotiques, et reconnu pour avoir renouvelé le genre de cette littérature particulière. Ce roman nous donne à voir un versant différent, mais toujours ludique, toujours léger, ironique juste ce qu’il faut, où elle est capable de dérision d’elle-même, ce qui est la marque rare d’une personnalité lucide.
Chère Marielle est un livre qui éclaire toute son œuvre.

Marielle est un contrôleur des impôts qui, dans le cadre de ses fonctions, a adressé une lettre à un auteur littéraire, Framboise Ray, pour demander des justificatifs. Le récit se déploie à partir de ce courrier, d'une lecture littérale de celui-ci et d'une découverte prismatique du personnage Marielle dans ses rapports avec son auteur.

Le livre met explicitement en scène le travail d'un auteur littéraire : la fiction et le regard de l'auteur sur cette fiction à travers des « extraits » de son journal. Les rapports de l'auteur à son personnage Marielle sont méthodiquement explorés : la lettre et l'écriture, la voix et la parole, le corps et le toucher. L'examen du personnage recourt à l'univers médical et juridique : situations, personnages soignant / soigné, médecin / patient, appareillages médicaux et dialogues psychiatrique, juge.

Le texte recoupe l'un des thèmes majeurs défendus par la ligne éditoriale de La rumeur libre : l'écriture comme un outil qui révèle l'œuvre du langage, ici étudié dans une constante ambivalence entre un imaginaire toujours pris en défaut de déformation et un réel qui se révèle toujours impossible.

(extrait p. 22)

Revenons à notre écrivain alchimiste.
 Il tente obstinément de changer le plomb, les plombs, tous les petits plombs de la vie, les gros plombs aussi, les chevrotines, en or, en art. C’est plus fort que lui. Ça le prend n’importe où, n’importe quand, dès qu’il bute sur un truc dur, lourd, moche, embêtant, un plomb quoi, le processus se met en marche, la salle des machines dont je vous parlais tout à l’heure, le laboratoire plein de cornues, de tubes, de têts, de pots, et ça bouillonne et ça frémit, et ça distille… Vous avez été, Marielle, avec votre lettre, un plomb, votre lettre m’a plombée, l’âme, l’estomac, jusqu’à ce que mon essence d’écrivain entre en ébullition, jusqu’à ce que, à mon corps défendant, dans le tréfonds encombré de mon inconscient d’alchimiste, les appareils à fabriquer du rêve se mettent en marche… Et voilà, treize pages déjà à vous parler. Le début d’un livre, d’un petit livre peut-être. Quand j’étais gosse, il y avait l’édition des Petits Livres d’Or. Ce n’était pas du vrai or, juste du doré sur la tranche de la couverture. Mais soyons modeste. Je n’allais pas engendrer Les Misérables à partir de votre pli. Le tout petit grain de plomb de votre courrier ne donnera peut-être naissance qu’à un tout petit libellé, même pas en or, une plaquette en plaqué… Et alors ? L’important, c’est cette genèse, cette gestation, cette grossesse en moi que vous, Marielle, contrôleur des impôts, vous avez initiée, avec votre lettre plomb… Oh je pourrais pousser plus loin encore le jeu des images, et prétendre qu’il s’agissait de plombs de chasse. Petite cendrée pour petit gibier. Vous me le direz plus tard, Marielle, quand nous nous rencontrerons, avec une moue désabusée : « Vous êtes un petit dossier. » Oui, petit dossier, petit gibier. Mais j’ai vu votre œil de chasseur s’allumer, Marielle, quand j’ai parlé des éditeurs qui ne rendaient pas de comptes. Le gros lièvre soulevé vous a fugitivement éclairée d’un intérêt de félin aux aguets… Ah ! Marielle, ma véneresse, ajustez encore sur moi l’éclat gris bleu, l’éclat plombé de vos prunelles joliment myopes, et laissez-moi en faire une parure vermeille, que je déposerai à vos pieds sous forme de tiers provisionnel… Sentez-vous combien j’ai envie de métamorphoser vos projectiles en joyaux, rien qu’à ce texte, Marielle, sentez-vous que vous êtes devenue ma muse ?

Press book

Un éloge du pouvoir des mots

Danielle Maurel

Lettres d'amour, amour des lettres, Livre et lire, 261, avril 2011

Chère Marielle est une pépite drôle et brillante, un éloge du pouvoir des mots, un exercice de vertige, mais aussi une réflexion sur la création, çà et là un brin mélancolique.

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