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Je n'aime pas les ateliers d'écriture
EditeurLa passe du vent
CollectionNouvelle collection Poésie
Date de parution11/2020
ISBN/code barre978-2-84562-364-4
Format (mm)140 x 220
Nombre de pages80
Poids124 g
La proposition était inédite, voire osée, et réellement tentante pour les éditeurs que nous sommes.
Un ensemble de poèmes presque tous rédigés à la première personne du singulier et, cependant, tournés vers les autres et dont le sujet central est l’atelier d’écriture. Jean-Marc Flahaut, en effet, nous offre ici une suite de textes pour la plupart écrits « en atelier », ou une fois les séances terminées. On comprend, dès les premières pages du recueil, que l’auteur a une pratique et une expérience de la « chose » publique, et qu’il gagne le plus souvent sa vie sur le terrain, en situation. Bien sûr, à la lecture de ce court recueil, on finit par admettre que son titre sonne un peu comme une provocation. Il fallait donc s’y risquer, et Jean-Marc Flahaut n’a pas hésité à entrer, avec ses mots à lui, avec les mots des autres, dans le vif du vivant qui, pour l’occasion, ressemble de très près au vif du sujet. Il y a, dans les pages qui composent ce recueil original, de l’humour, c’est entendu, et de la dérision. Mais on y retrouve aussi, parfois, des accents plus pathétiques ainsi que le sens du tragique. L’exercice était périlleux, mais Jean-Marc Flahaut est parvenu à ses fins en repoussant, page après page, ses propres limites. Lui qui, habituellement, déjà triomphe dans la narration et la fiction, n’a pas ménagé ses efforts pour atteindre l’objectif qu’il s’était fixé. Celui de rendre compte, avec authenticité, des situations rencontrées. Une fois la lecture achevée de Je n’aime pas les ateliers d’écriture, on a du mal à continuer de croire que c’est vrai, que Jean-Marc Flahaut déteste ça, cet exercice où il réussit, avec délicatesse le plus souvent, à faire naître, chez l’autre, le goût du risque et de l’émotion… ainsi que le souffle du poème !
LE LIVRE (extrait de la conversation en fin d’ouvrage)
Thierry Renard— Cher Jean-Marc Flahaut, sachez, tout d’abord, que nous sommes vraiment très heureux de pouvoir vous accueillir dans notre Nouvelle collection de poésie, avec ce recueil aux aspects largement singuliers.
La thématique retenue, celle des ateliers d’écriture, n’avait pas encore été traitée au sein de cette collection. Cela manquait. Une question simple me vient à l’esprit. Pourquoi ce livre ? Et pourquoi porter un tel intérêt à un sujet aussi casse-gueule, justement ?
Jean Marc Flahaut— Merci de m’accueillir, cher Thierry. J’ai découvert les éditions de la Passe du Vent avec les recueils de Frédérick Houdaer et de Samantha Barendson et c’est une joie de rejoindre cette belle maison. Le sujet de ce livre est relié à mon histoire personnelle et militante. En effet, j’anime des ateliers d’écriture créative depuis presque trente ans. Mon expérience en ce domaine est celle d’un autodidacte qui s’est nourri de tout un tas d’aventures collectives pour se bricoler une méthode. Ou plutôt, une anti-méthode car je transmets davantage ce que je suis que ce que je sais. Ce livre n’est donc pas une boîte à outils pour animateurs d’ateliers d’écriture. Il ne contient ni fiches techniques ni solutions pratiques. Il faut davantage le prendre comme un carnet de prises de notes sur des moments vécus avec des personnes de toutes horizons croisées ici ou là au cours de ces dix dernières années.
Thierry Renard— Vous ouvrez votre ouvrage par une citation d’un écrivain italien parmi les plus chers à mon cœur, Cesare Pavese, une citation tirée de son journal, Le métier de vivre. Quels sont les liens qui vous unissent à lui et à son œuvre ? Avez-vous lu, et appréciez-vous, sa poésie, Travailler fatigue, notamment ?
Il a, d’après moi, permis à la voix narrative de s’exprimer à travers le poème. C’est un précurseur, non ?
Jean Marc Flahaut— J’ai beaucoup lu Pavese et Cioran à l’adolescence. Attiré par leur regard lucide et critique sur le travail d’écriture et sur l’existence ; connaissance pratique traduite en poème-récit ou fusée-philosophique. Il fut un temps où j’accrochai extraits de textes et citations d’écrivains autour de moi. Cela partait un peu dans tous les sens : de l’Enfer de Dante à d’anonymes poètes grecs ou japonais en passant par Artaud, Céline, Lewis Carroll ou la Bhagavad-Gita. Celle de Pavese en faisait partie. Elle sonnait comme un mantra. Je ne fais plus ça aujourd’hui. J’ai juste conservé une photo en noir et blanc d’Henry Miller au-dessus de mon bureau car Printemps Noir est le livre qui m’a donné envie d’écrire.