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Grammaire du retour
EditeurLa rumeur libre
CollectionPlupart du temps
Date de parution04/2009
ISBN/code barre978-2-35577-007-4
Format (mm)121 x 182
ReliureDos carré collé, cahiers cousus
Nombre de pages96
Poids105 g
(extrait de la préface)
Le retour est une zone d’incompréhension, innervée par le désir de comprendre. L’espace et le temps se sont réemmêlés, redevenus le chaos d’avant la première heure, où la chronologie semble anéantie. Le temps est un sac de solitude et l’espace, une géographie de la dérive. Le retour est une zone de coexistence, d’ancien et de nouveau, de créé et d’incréé, musées et fusées, trouble passage où trinquent, festifs et vaincus, fantômes et vivants, au même banquet qui sert à tous de funérailles et de noces en même temps. Zone dont l’écriture devient l’accomplissement d’un rêve-démiurge : que tout puisse tenir en un, choses du passé et choses du présent, de l’ici et de l’ailleurs, dans le lieu unique de la page.
(extraits)
6.
Certitude non déclarée, longues traînées de nuée blanche dans le ciel défiguré, figuiers, bras de mer qui désigne en Pythie l’écorce terrestre comme un mystère qui n’a pas de nom, pas de résolution.
Incertitude pourtant. Toujours le règne du cosmos, n’épargnant pas la conscience — le temps fait un pli avec l’espace et pourtant, je n’ai plus d’appétit. Le monde, à comprendre, donne soif. Nous nous déplacerons peut-être autrement quand des îles, nous n’aurons plus l’exemple des oiseaux.
13.
CE QU'ON APPELLE UNE FÊTE
Je dis : ô mon dieu vous n’auriez pas
désiré comme une existence
ça
(soirée où trop de monde
déblatère
et puis sur les chiottes
je pisse et je prononce ô mon dieu
depuis tant de siècles nous
disons ô mon dieu
refusons d’entendre
l’écho muet qu’une telle adresse
procure
mais qu’en cette adresse
nous savons
que nous n’avons personne
à qui nous adresser
c’est en cette adresse
que je sais
qui est le dieu
en qui je ne crois pas)
Ô le temps
que l’alcool dévaste sans plus
faire mal
on acquiert l’équidistance nécessaire
qui s’octroie le culot
de visions (parfois)
transversales
ça sent la pisse
odeur plus brave
que cet extrait de rose
absente qui figure
aux magazines des dames
ayant bu n’ayant pas bu
d’ailleurs cela revient au même
la même syndicale indifférence
la même tension mathématique
les mêmes incertitudes et les mêmes certitudes
votre volonté et ma soumission
de commun seulement ceci :
un sourire qui donne l’amitié
au principe comme au pire
les mêmes lois remplacées par l’absence de loi
et dicterai-je encore ces autres phrases
qui n’ont d’autre réalité
que ce pauvre soir où elles se livrent ?
Être dans ce plain-chant
qui n’admet
aucun tarissement
fait jouir
aussi bien qu’en un lit
entendez-vous ?
25.
SILENCE
Nous aurons à prier un jour
serons-nous prêts
à toute indulgence
quand nous aurons ce grand savoir ?
(mystère, ô sac de connaissance)
un truc, un pinceau, quelques plantations équilibrées
ton cul, ta belle gueule, ma vie et c’est tout
mon dieu
pourquoi ne viens-tu pas me rechercher dans mon désir ?
(je pleure et le crie à voix basse)
je m’adresse à dieu
mais le langage le fait tout seul
mais c’est moi-même
(je suis cet autre à qui je demande tout)
je voudrais être
infirme de cette explosion lente
qui tente quelque plainte
encore et encore de temps en temps
à l’endroit de l’absence
une impossible pacification
n’endigue que le manque
Press book
Une poésie qui ne se paie pas de mots
Lettre à l'auteur
(à propos de Grammaire du retour) « ...j’ai aimé votre Grammaire du retour, poésie simple et profonde à la fois, poésie qui ne se paie pas de mots et touche au cœur, parle du cœur, je vous en remercie… »
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Une descente dans l'incompréhension
Lettre à l'auteur
(à propos de Grammaire du retour) « …cette descente dans l’incompréhension d’un amour brisé d’un départ de l’amour et du creux qui demeure et qui est de l’amour encore ruban de Moebius en forme d’infinie torsion de ce qui est dans ce qui n’est plus tension subsistante persistante entêtante dans par et sous vos mots […] comme une main chasse une mouche invisible je n’ai pas tout compris mais tout deviné… »
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La trame narrative d'une désaliénation
Lettre à l'auteur
(à propos de Grammaire du retour) « ... une étrange limpidité du sens, comme si l'on pouvait reconstituer dans l'ordre des jours la trame narrative de cette désaliénation cruelle, de cet aller-retour de l'amour à l'amour une fois traversée la violence des corps et des mots perdus...»
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Lire et relire doucement
Lettre à l'auteur
Je lis et relis ta poésie... doucement... doucement. C'est exactement le contraire de ma littérature qui recherche la vitesse
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Le geste de patience qui repousse les vagues primordiales de néant
Lettre à l'auteur
... ton livre est parfait... concrètement et rêveusement dédoublé à l'intérieur, comme s'il eût été fait par la créature rêvée de ton premier jugement intérieur, antérieur, futur et simplement présent par le geste de patience repoussant les vagues primordiales de néant, éternelle sorcellerie évocatoire qui ne compte ses alliés que dans l'humaine langue de pauvreté qui ne renonce pas à l'essentiel...
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Espace et temps réemmêlés
Lettre à l'auteur
....lecture opportune et douloureuse des "souvenirs"... C'est très beau, cette décantation, cette épure de l'histoire, ces sons, ces secondes, ces images qui demeurent, à jamais, dans leur ordre, présentes, irréversibles....
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La source qui mène vers des eaux troubles
Lettre à l'auteur
"Merci beaucoup pour ton livre, Véronique, je l’aime beaucoup. J’y retourne comme on va à la source qui vous mène vers des eaux troubles..."
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Des vagues pleines d'amour
Lettre à l'auteur
"...De mettre ces mots en vie, j’ai été retournée. Envie d’y rester sur ces vagues pleines d’esprit, de vérité, d’émerveillement et d’amour."
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