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Patrick Laupin

Laupin Patrick

Patrick Laupin. Écrivain. Né en 1950 à Carcassonne. A publié une vingtaine d’ouvrages de poésie, prose, récits, philosophie. Tentatives de restitution des lieux de la mémoire et de leurs effets vécus en corps. Depuis 2009, il organise à Lyon des journées de création et d’écriture ( une communauté attentive à l’exil personnifié et à l’étrange et merveilleuse présence du langage en chacun ) qui explorent les liens entre biographie, histoire et inconscient, et tentent de poser les fondements d’une transmission commune entre littérature, poétique, philosophie et psychanalyse. Dans les émissions de France Culture, animées par Colette Fellous, Francesca Piolot, Alain Veinstein, Mathieu Bénézet, les auditeurs ont à maintes reprises salué la douceur d'une passion attentive à une vérité expatriée et à la merveilleuse présence du langage en chacun. La Société des Gens de Lettres lui a décerné le Grand prix SGDL de poésie pour l'ensemble de son œuvre en 2013.

« Je m’intéresse à la lecture et à l’écriture, tout autant qu’au travail avec les autres, depuis le jour où j’ai réellement compris et ressenti, que les voix des autres qui parlaient en nous nous donnaient vraiment quelque chose de mobile et recréateur. Toutes mes phrases sont orientées par ces cartes géographiques et ce climat d’un dialogue entre le silence et les voix du monde. En ce sens dans mon écriture je n’ai jamais fait de différence trop grande entre la poésie, la pensée et le récit, et je m’en suis remis à l’intonation de la voix. Car si la voix est une nudité c’est seulement après qu’elle soit écoutée et entendue que l’humain arrache une part de son secret aux ténèbres et s’oriente vers l’essence de la sincérité, qu’il arrache le verbe au cœur de l’innommé et en rapatrie l’essence commune et nomade sur la terre des hommes, des rêves et des langues. »

Bibliographie

Ouvrages publiés par Patrick Laupin

  • La mort provisoire, La rumeur libre, 2022.
  • Mon Livre, le Réalgar, 2021, Prix Max Jacob.
  • Le Rien qui précède, Gros Textes, 2019.
  • Le Bloc de peine, La rumeur libre éditions, 2019.
  • Impasse de l’azur, La Passe du vent, 2018.
  • L'Alphabet des oubliés, La rumeur libre éditions, 2017, Prix Robert Ganzo.
  • La Blanche autarcie des douleurs, La rumeur libre éditions, 2017.
  • Le livre de Yanis. Livre de rencontres dans les écritures avec Patrick Laupin, (avec Yanis Benhissen), La rumeur libre éditions, 2017.
  • Qui voudrait m'écouter ?  Livre de rencontres dans les écritures avec Patrick Laupin. La rumeur libre éditions, 2017.
  • Le Dernier Avenir, La rumeur libre éditions, 2015, Prix Roger Kowalski de la Ville de Lyon, Prix Omar Khayyam 2017.
  • Ravins, La rumeur libre éditions, 2013.
  • L’Esprit du livre. Le crime de poésie et la folie utile dans l’œuvre de Mallarmé, La rumeur libre éditions, 2012.
  • Chronique d'une journée moyenne. Petit traité des barbaries banales, La rumeur libre éditions, 2012, Prix Léo Ferré.
  • Œuvres Poétiques, Tome 1, réédition intégrale de : Le Jour l’Aurore, La rumeur libre, Le vingt-deux Octobre, Le sentiment d’être seul, La rumeur libre éditions, 2012, Grand Prix SGDL de Poésie.
  • Œuvres Poétiques, Tome 2, réédition intégrale de : L’Échancrure du jour, Clarté du temps, Ces moments qui n’en deviennent qu’un, Solitude du réel, Jour d'Octobre, La rumeur libre éditions, 2012, Grand Prix SGDL de Poésie.
  • Le Courage des oiseaux, nouvelle édition, La rumeur libre éditions, 2010 (1ère éd. Le Bel Aujourd’hui, 1998 ; 2e éd. chez Comp’Act en 2001).
  • Les Visages et les voix, postface de Jean-Marc Vidal, avec 46 photographies de Yves Neyrolles, La rumeur libre éditions, 2008 (nouvelle édition).
  • L'Homme Imprononçable, La rumeur libre éditions, 1ère édition 2007, réédition 2018.
  • Stéphane Mallarmé, Poètes d’Aujourd’hui, Seghers, 2004.
  • Poésie. Récit, Comp’Act, 2001.
  • Le Sentiment d’être seul, Paroles d’Aube, 1996.
  • Le Vingt-deux octobre, avec des lavis de Henri Jaboulay, Cadex, 1995.
  • La Rumeur libre, avec des dessins de Joël Frémiot, Paroles d’Aube, 1993.
  • Les Visages et les voix, avec des photographies de Yves Neyrolles,Cadex, 1991. Réédition chez Comp’Act en 2001.
  • Jour d’octobre, Tarabuste, 1990.
  • Solitude du réel, Seghers, 1989.
  • Le Dessin lui-même, avec des dessins de Louise Hornung, Comp’Act, 1987.
  • Ces moments qui n’en deviennent qu’un, Ubacs, 1985.
  • Le Jour l’aurore, Comp’Act, 1981. Réédition en 1987.
  • D’Ailleurs et de partout, Éditions de l’Ollave, 1975.

Ouvrages collectifs

  • L'Année poétique 2008, Seghers, 2008.
  • Un certain accent, Anthologie de poésie contemporaine, Bernard Noël,L’Atelier des Brisants, 2002.
  • LYON, ville écrite, Des lieux et des écrivains, Stock, 1997.
  • Poésie en France, 1983-1988, une anthologie critique, Henry Deluy, Flammarion, 1989.

Textes sur Patrick Laupin

Suivez les traces des auteurs qui ont ouvert des sentiers dans « la selva oscura » de Patrick Laupin, où toutes ses œuvres sont mises à contribution :

Claude Adelen, Robert Attali, Jean-Louis Baudry, Mathieu Bénézet, Christian Bobin, Alain Borer, Agnès Bressy, Jean Calloud, Michel Cornaton, Alain Coulange, Bernard Delvaille, Jacques Derrida, Roger Dextre, Monique Domerque, Eugène Durif, Patricia Escudier, Christian Eychene, Joël Frémiot, Brigitte Giraud, Sylvie Gouttebaron, Dominique Grandmont, Jean-Claude Guillebaud, Gaspard Hons, Edmond Jabès, Ronald Klapka, Roger Laporte, Emmanuel Loi, C. Louis-Combet, Françoise Maimone, Bernard Noël, Marcelin Pleynet, Thierry Renard, Jacqueline Risset, Pierre Rottenberg, Bernard Siméone, Jean-Marie Soreau, Bernard Vargaftig, Jean-Marc Vidal, Lucien Wasselin.

Ce dossier est destiné à fournir au lecteur un outil pour entrer de plein pied dans une œuvre dont les entrées restent mal connues. Il suffit d’y prêter sa voix, sans a priori, en toute simplicité, pour ressentir aussitôt la force d’un accueil inédit, le déclin immédiat de la solitude, une langue du partage.

Dossier Patrick Laupin en 39 auteurs

Nous publions une sélection de 49 textes d’auteurs contemporains qui ont écrit sur les livres de Patrick Laupin entre 1985 et 2008. Le dossier comporte des textes publiés, des inédits et des extraits de la correspondance.

Textes qui portent sur un livre : le (1) dans le nom renvoie à la 1ère série de textes publiés en novembre 2007, le (2) renvoie à la 2ème série publiée en juillet 2008.

  • L’Homme Imprononçable :

Lucien Wasselin 2007(1) , Joël Frémiot 2007(1) , Thierry Renard 2007(1) , Ronald Klapka 2007(1) , Monique Domerque 2007(2) , Françoise Maimone 2007(2) , Robert Attali(2) , Michel Cornaton 2007(2)

  • Stéphane Mallarmé :

Jean-Marc Vidal 2004(1) , Bernard Delvaille 2005(1) , Alain Borer 2005(1) , Emmanuel Loi 2005(1)

  • Le courage des oiseaux :

Jacques Derrida 1998(1) , Sylvie Gouttebaron 1998(1)

  • Vingt-deux octobre :

C.Louis-Combet 1995(2) , Roger Laporte 1995(2)

  • La rumeur libre :

Jacqueline Risset 1994(1) ; Bernard Vargaftig 1993(2) , Jean Calloud 1994(2) , Dominique Grandmont 1993(2) , Bernard Simeone 1993(2) , Christian Bobin(2) , Bernard Noël 1993(2)

  • Solitude du réel :

Gaspard Hons 1991(1)

  • Les visages et les voix :

Brigitte Giraud 1991(1) , Jean-Claude Guillebaud 2002(1) , Jean-Marc Vidal 2003(1) ; Christian Bobin(2)

Lucien Wasselin 2009

  • Jour d'octobre :

Mathieu Bénézet(2) , P.G.(2)

  • Ces moments qui n’en deviennent qu’un :

Jean-Marie Soreau 1990, Jean-Louis Baudry 1985(1) , Bernard Delvaille 1986(1) ; Bernard Noël 1985(2) , Roger Dextre 1985(2) , Revue Arguments(2)

  • Le jour l’Aurore :

Roger Laporte 1997(1) ; Edmond Jabès 1981(2) , Alain Coulange(2) , Pierre Rottenberg(2) , Marcelin Pleynet(2) , Agnès Bressy(2) , Roger Dextre(2) , Christian Eychene(2) , Eugène Durif(2) , Jean-Marie Soreau(2)

Textes qui portent sur une lecture transversale à plusieurs titres :

Dominique Grandmont 1997(1) , Jean-Marc Vidal 2005(1) , Claude Adelen 2004(1) , Patricia Escudier2007(2)

NB : Pour les références des ouvrages on se reportera à la bibliographie

Voix griffée par toutes écorces du monde

Christian Bobin

Lettre à l'auteur

(à propos de La rumeur libre) : "je suis sous le charme de cette voix altérée, griffée par toutes écorces du monde. Te lire me donne grand soleil au cœur. Tu es, sais-tu, un très grand poète. La terre vient près de toi lorsque tu l’appelles de cette voix perdue – les maîtres parlent, toi tu chantes ."

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Le bruissement d’une prémonition

Bernard Noël

Lettre à l'auteur du 17 décembre 1993

(à propos de La rumeur libre) : ".. J’aime ce fracas silencieux, qui signale la limite sur laquelle s’allument à la fois la liberté, la vérité - s’allument dans l’étrange supplément de corps que font au lecteur tes mots. J’aime ce trajet accompli grâce à toi dans le bruissement d’une prémonition – et si maintenant allait paraître la beauté, surprise surgissant à rebours, depuis notre dos..."

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Solitude du réel de Patrick Laupin, pour accéder à une vie unanime

Gaspard Hons

La chronique de poésie du Courrier du Centre International d'Etudes Poétiques, 1991

(à propos de Solitude du Réel) "Il y a quelque chose de désaccordé dans le poème de Laupin, une espèce de silence qui coule à pic, de bruit têtu."

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Portraits d’auteur sous la terre de ses ancêtres

Briitte Giraud

Libération, 1991

(à propos des Visages et les Voix) : "Grandi au cœur du bassin houiller cévenol aujourd’hui désaffecté, le lyonnais Patrick Laupin y est retourné pour capter à la source la mémoire des hommes du fond. Un récit fait de fatigue et de patience."

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Patrick Laupin, puissance du chuchotement

Jean-Claude Guillebaud

Le Nouvel Observateur du 26 octobre 2002, p.74

Article paru suite à la diffusion de l'émission de radio "La vie comme elle va" animée par Francesca Piolot, diffusée sur France Culture le Jeudi 10 Octobre 2002. Elle y reçoit Patrick Laupin pour parler de son livre "Les visages et les voix : le chemin de la Grand-Combe" et "Poésie. Récit".

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Lire Patrick Laupin dans Les visages et les voix

Jean-Marc Vidal

La Feuille. Le journal du Printemps du Livre de Grenoble, n°1, février 2003

(à propos des Visages et les Voix) : " Cette culture de la douleur, du risque, de la dignité et de la solidarité, Patrick Laupin la porte.. . l'écriture devient la voix des muets, elle s'ouvre dans la difficulté de transmettre, elle s'enrichit de ce qu'elle ne peut atteindre, elle met en lumière les visages et la terre comme autant de questions."

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Une geste amoureuse, fraternelle

Christian Bobin

Lettre à l'auteur

(à propos des Visages et les Voix) : ..Tu as fait un grand livre, une geste amoureuse, fraternelle. Tu sais quoi, l’équivalent des mineurs, après t’avoir lu, oui l’équivalent du travail des mineurs, je le vois dans le travail des moines : mêmes pas hésitants, rudes dans les mêmes galeries étroites...

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Un homme parle et le sens alors s’élève, l’avenir est de retour

Lucien Wasselin

Les Visages et les Voix, La Tribune de la Région Minière, 3317, p.4, 2009

(à propos de Les Visages et les Voix) Un homme parle et le sens alors s’élève, pour tous ceux qu’on a privé de mémoire et de parole, un sens s’élève donné en partage pour que se réunisse enfin le plus grand nombre qui n’a rien à attendre en dehors de la lutte. Reste au lecteur à se confronter à cette absence qui devient présence: l’avenir est de retour.

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Une expérience radicale de la parole

P.G.

Article de Presse (extrait) sur Jour d'Octobre

( à propos de Jour d'Octobre) Patrick Laupin vit l’aventure fondamentale de la poésie : comment se séparer d’une parole qui ne veut pas se dire ? Comment la retrouver en-deça : lorsqu’elle n’était ni morte ni meurtrière ? Comment accepter que le silence – dans sa violence extrême - ait été aussi le cœur de cette parole, sa propre violence ? En d’autres termes : comment – dans toute naissance - séparer la violence de vie de la violence de mort ? C’est là en effet tout le travail du poète. Un travail que Patrick Laupin conduit, depuis des années, avec une rigueur exceptionnelle.

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Un texte qui m’émeut au plus haut point

Mathieu Bénézet

Lettre à l'auteur

La suite est proprement magnifique, Jour d’Octobre est un texte qui m’émeut au plus haut point.

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Ces moments qui n’en deviennent qu’un de Patrick Laupin

Bernard Delvaille

Le Magazine Littéraire, 1986, p.69

"Je vous en prie : lisez Patrick Laupin... « allez-y voir vous-même, si vous ne voulez pas me croire. »

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Le partage d'une aventure blanche

Jean-Louis Baudry

Lettre à Patrick Laupin du 11 septembre 1985

Lettre écrite suite à la lecture de Ces moments qui n'en deviennent qu'un : "peu d’écrits autant que le vôtre m’évoque cette commune expérience de quelques-uns, cette communauté qui ne les rassemble pas, ce partage d’une aventure blanche qui les laisse autant solitaires."

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Une matière commune

Bernard Noël

4ème de couverture (1985)

Ces moments qui n'en deviennent qu'un (4ème de couverture) : "Il y a des corps, des présences…Il y a des langues, des traductions, des images, mais il n’y a qu’un seul et même air entre toutes les lèvres. En lisant ce livre de Patrick Laupin, il faut, se dit-on, qu’existe en chacun de nous une matière commune, à la fois parfaitement intime et complètement générale. Quelque chose qui accueille et qui éclaircisse, et qui soit aérien aussi pour mêler à ses mots notre souffle, notre élan. Mais Patrick Laupin sécrète si bien cette matière qu’elle est également l’échappée dans laquelle son perpétuel lever va plus vite en nous que nous. D’ailleurs tout ce qui nous touche vivement n’a-t-il pas la forme peu saisissable d’une précipitation ? Lire est une violence et une douce acceptation ; lire croise la force du non et la force du oui, mouvements contradictoires qui finissent par s’harmoniser pourtant dans l’épaisseur de cette matière dont la lecture de Patrick Laupin impose la nécessaire réalité. Après en avoir perçu les ingrédients dans la tendresse, la beauté, la lumière, qui composent en effet le liant de ce livre, il m’a semblé que tout cela – et la rigueur, le choix, la justesse – n’entrait pareillement en résonance que pour former de l’émotion – une émotion que ce livre fonde comme identique à la poésie, car elle est le signe et l’ouverture comme le sourire est l’envol et l’aile du visage."

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Les traces d’un abîme

Roger Dextre

Bulletin de souscription (1985)

(à propos de Ces moments qui n'en deviennent qu'un) Ce livre se présente comme une suite d’évènements de pensée, de langage, de perception dont l’écriture est tout à la fois le moyen et l’enjeu. Mais, comme dans les constructions logiques du début de la perspective en peinture (chez Uccello par exemple) on acquiert vite l’impression que la direction donnée recèle un danger panique, dont la formule pourrait être : « esse est percipi », « être, c’est être perçu », clôturant l’expérience même de ce dont il y a perception.

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L'inscription et la fugue

Paru dans la Revue Arguments

propos de Ces moments qui n'en deviennent qu'un) Que la poésie est jouissive lorsqu’elle ménage au lecteur les poèmes et leurs chantiers ! Cet ouvrage, rassemblant poèmes, textes critiques, journaux de travail, contient des suites comme Ce chiffre d’infini qui montrent à quel point Laupin est un grand poète. Ce qui est surtout bouleversant, c’est cette tension dans un même livre de l’inscription et de la fugue, du fixé et du mouvement,. Je le dis très net : c’est le recueil le plus abouti qu’il m’a été donné de lire depuis longtemps.

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D'une voix blanche

Roger Laporte

Journal-Exposition, D'un regard l'autre, ARALD, 1997

Texte publié sur une affiche de présentation de l'oeuvre de Patrick Laupin, réalisée à l'occasion de la réédition du recueil Le Jour, l'aurore, paru en 1987." Dans ses poésies, l’homme qui marche, la nuit, sans but déterminé ; la brume ; le givre ; « la rumeur tremblante des peupliers », appartiennent à un seul monde."

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Effacer la trace

Edmond Jabès

Lettre à l'auteur du 8 septembre 1981

Vos textes me parlent au plus profond et je suis heureux de vous le dire. « Comme s’il fallait disparaître insensiblement pour effacer la moindre trace. » Non, nous ne pouvons effacer la trace, c’est l’autre qui le peut.

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Jamais nous ne sommes à la hauteur du miracle

Alain Coulange

Lettre à l'auteur

( à propos du Jour l'Aurore)… J’aurais voulu écrire avant, immédiatement après la lecture, ou simultanément – c’eut été plus juste, plus net. Jamais nous ne sommes à la hauteur de la netteté d’un moment particulièrement inouï de lecture, de ce miracle, parfois, inattendu. Jamais nous ne sommes à la hauteur du miracle. Après (maintenant donc) on ne sait que se taire. Je demande à ces mots de faire un effort, d’aller au-delà. Au-delà de la stupeur, c’est bien là aussi qu’il faudrait pouvoir parler… Je voudrais dire à travers l’émotion, que ces textes me paraissent indiscutables. J’y trouve tout ce qui me bouleverse…si rarement…me touche au plus profond…

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Gravité incontestable de ce que tu écris

Pierre Rottenberg

Lettre à l'auteur (extrait)

( à propos du Jour l'Aurore)… J’ai lu ton travail textuel d’une seule traite. Je le trouve très bon. C’est une méditation sur le temps. D’un bout à l’autre ((soit les poésies courtes, soit les récits) la démarche se tient. Que pourrais-je te dire de plus ? A partir d’une image qui ne cesse de revenir (les arbres, les villages) effectivement le temps social est interrogé. Tu as tout à fait raison me semble-t-il de partir et de revenir à une mémoire très pauvre : c’est ce qui fait l’effet poignant des poésies. Toute cette question de rapports au Temps, elle est traitée dans Heidegger ou Hegel. Gravité incontestable de ce que tu écris … Tes poésies sont vraiment très émouvantes…

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Vous lisant il m’a semblé déjà vous connaître

Marcelin Pleynet

Lettre à l'auteur (extrait)

( à propos du Jour l'Aurore)… Vos poèmes et vos proses m’ont vivement touché ! J’y ai retrouvé le souvenir ému d’un paysage ancien – et je sais comment vous lisant il m’a semblé déjà vous connaître. Je suis resté très attaché à la sensibilité de ces proches et lointains paysages émotionnels d’écriture. Vous avez me semble-t-il de grandes qualités qu’il vous faut aujourd’hui cultiver page par page, mot à mot, lettre à lettre… Le secret, qui n’en n’est pas un, des textes que vous m’avez adressés tient à l’adéquation de l’émotion, de l’écriture et du « surnaturalisme » (comme dit Baudelaire) du paysage réel…

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Le calme qui revient de tous les tremblements

Agnès Bressy

Lettre à l'auteur

( à propos du Jour l'Aurore)…Tout d’abord la stupeur mêlée de joie de tout lecteur qui se trouve dans le faisceau maîtrisé de tout ce qui justement ne se saisit pas, ne cesse de se perdre. Là où le langage touche ce qui précède le monde ou l’excède…

La « beauté » de ces paysages noyés de brume, fascinés de leur silence, dressés là. Quelque chose de l’unicité de cette image la rend, rend le texte à une vertigineuse fragmentation du monde … Et la tendresse, le calme qui revient de tous les tremblements, trempé d’une force retrouvée, surgissant comme une délivrance…

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Dans la dimension d’un rythme tendu par l’impossible

Roger Dextre

Extrait de texte

… Entre le paysage et le récit, dans Le jour l’aurore, jamais de décor ni d’acteur. Ce qui se lie entre eux et glisse vers l’absence, désespérément, a eu lieu d’emblée dans la dimension d’un rythme tendu par l’impossible : « désir d’un temps dont le rythme ne se dédouble pas ».
… Texte ouvert et douloureux, se jouant dans l’interrogation de l’espace, du temps et du langage, il s’y produit une mise en demeure de la pensée, pleine de la plus extrême douceur en même temps que des dénis les plus abrupts .
Il faut suivre, dans Le jour l’aurore, cet acte qui mobilise, parce qu’elles n’y sont pas représentées, les possibilités incompatibles d’une expérience qui reste la même, cependant, dans sa diffraction, pour deviner ce qu’est prendre la place de rien et y parler. Lire cela.

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Le regard est cette traversée muette

Christian Eychene

Lettre à l'auteur (extrait)

( à propos du Jour l'Aurore)… L’aube de jacinthe : le regard ne voit pas, le regard est cette traversée muette encore qui me revient des choses. Ton regard qui d’écrire s’est mué en ce paysage immobile. Cela, ce paysage, et toi que j’ai vu pétri du paysage, et là en son cœur, vivant…

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Moments heurtés d’une essentielle respiration

Eugène Durif

Extrait de texte

(à propos du Jour l'Aurore) Un paysage, en lequel marcher, fait d’une infinité de chemins. Nuit traversée, ainsi qu’en la souvenance hölderlinienne, « au comble de l’éveil ». Et quelle est cette impossibilité de décrire qui renvoie en fulgurances, touches brèves. Moments heurtés d’une essentielle respiration, ou paysage dans la vérité de son déploiement. A savoir une marche où dans l’ouvert, la migration infinie, ce n’est plus là qu’atteindre ce point, « là où la phrase traverse les décombres, là où le paysage s’interrompt »

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Ecrire mieux que son propre passé

Jean-Marie Soreau

Lettre à l'auteur (extrait)

( à propos du Jour l'Aurore)… Des mouvements de lumière, là où c’est les mots comme des réalités qui disent ce que tu as dans la réalité … Le procès de texte y est partout. Les lignes, l’effacement des traces, la constitution biographique du sujet en train d’écrire mieux que son propre passé. ..

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